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Témoignages
                 
À la manière de haïku
             
                 

Témoignage

Souvenir d’enfance…
J’ai connu Michel à l’âge de 10 ans. Il m’impressionnait avec ses moustaches, son couteau et sa prestance. En grandissant, j’ai été séduite par cette maison-bureau-atelier, ce couple d’artistes engagés qu’il formait avec Noëlle, ses toiles, ses couleurs et ce sentiment que Michel dégageait d’être heureux de tout, même de la rencontre avec une enfant…
Les années ont passé, mon désir d’être peintre et d’en faire ma vie a été précoce : j’avais 12 ans et je n’ai jamais remis cette décision en question. Quand j’ai peint mes premières toiles, je lui montrais l’avancement de mon travail avec beaucoup d’appréhension. Toujours ferme dans ses critiques, tout en étant extrêmement accueillant quant à ma recherche picturale. Son avis était précieux et souvent juste, je crois qu’il comprenait mon chemin. Il est venu avec Noëlle à toutes mes expositions.
Je lui dois de précieux conseils techniques : comment maroufler du papier sur toile ou sur bois, comment tendre la toile, quel liant acheter, comment regarder la lumière, comment regarder un modèle avant de le dessiner, comment prendre soin de ses dessins, de ses esquisses, comment on vit sa vie avec art… Voilà, j’ai puisé chez lui comment vivre avec l’état de poésie intérieur, comment se positionner par rapport au monde, aux autres, avec son Désir à soi, notamment celui de la peinture à tout prix. Il y a eu donc pour moi enfant, jeune fille et jeune femme, la rencontre avec l’art et aussi la psychanalyse. Et ce que Michel m’en livrait secrètement par ces peintures sur l’entre deux…
Carole rayon, peintre scénographe,
Paris, 2008